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  • La contractuelle

En fin de carrière, commandant à Antony, assisté d’un capitaine et d’un lieutenant, j’avais en charge le personnel de la tenue, c’est-à-dire les cinq brigades de gardiens de la paix (quatre de jour et une de nuit), les quinze contractuelles des entrées et sorties d’écoliers, deux équipes d’ilôtiers (un total inférieur à la seule brigade de nuit du septième arrondissement au temps de l’OAS). Leurs rapports m’étaient transmis par la voie hiérarchique.

Une jeune contractuelle rapportait qu’elle avait été insultée, au cours de son service par un parent d’élève, dans des termes d’une telle grossiéreté que les faits signalés conduiraient le gougeat au tribunal correctionnel pour le délit d’outrage si je faisais suivre le rapport. L’exposé des faits laissant supposer qu’une rivalité personnelle opposait les deux parties, je décidais d’en avoir le coeur net et convoquait la jeune femme.

Je ne tardais pas à voir que j’avais devant moi une personne pas très à l’aise. elle avait fait ce rapport sous l’influence de ses collègues. De plus, le parent d’élève était son beau-frère.

Je lui ai déconseillé de poursuivre en lui exposant les épreuves que ne manqueraient pas de lui causer une comparution au tribunal où les juges lui feront comprendre qu’une affaire de famille n’était pas de leur compétence. elle-même regrettait d’avoir écrit ce rapport.

D’un commun accord, nous décidâmes d’annuler. Mais pour faire bonne justice, je la confrontai avec son grossier parent puis exigeai qu’il lui présente ses excuses. Ce qui fut fait. et les deux parents, soulagés, s’embrassèrent. et le rapport au panier.

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